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Date de mise en ligne : mardi 11 juillet 2006 - 33 301 vues


Quand les mots ne suffisent plus...
Bob Marley, la légende des Wailers



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Disons-le d'emblée : les fans de Bob et des Wailers n’apprendront rien de nouveau sur leur histoire en lisant la BD de Roland Monpierre. En revanche, ils se laisseront sûrement charmer par le talent du dessinateur. Ses images, ressemblant parfois à de simples esquisses, donnent du rythme à l’histoire. On vit à cent à l’heure, comme les jeunes orphelins du ghetto, qui passent leur temps à courir : pour aller au boulot, échapper à la police, enregistrer, rejoindre une femme… Au début, il y a seulement Bunny et Bob (les cheveux courts), les « bad boys » de Trenchtown, jusqu’au jour où leur route croise celle de Peter, dans la cour de Joe Higgs. Superbe cour, d’ailleurs, qui occupe la moitié d’une page. Des couleurs chaudes : le vert des palmiers, le jaune des silhouettes humaines, le rouge des murs et du sol. C’est la naissance des « Wailing Wailers », le groupe mythique.

Puis apparaissent Coxsone (chemise ouverte, casquette vissée sur le crâne), Rita (adossée à la fenêtre de sa chambre, à la nuit tombante), les frères Barett, Lee Perry… Pas un proche de Bob ne manque à l’appel. Pas facile pourtant de résumer 15 ans de création en moins de 50 pages…mais Roland Monpierre s’en sort très bien. L’univers de la Jamaïque lui est familier, lui qui est natif de la Guadeloupe, et l’on sent que ce ghetto qu’il dessine si bien aurait pu être le sien…Il n’a pas cherché à l’embellir. Il nous montre la vie telle qu’elle est là-bas : dure, éreintante, souvent violente. Un univers peuplé de personnages, tels « Take Life », qui n’ont rien à perdre et ne connaissent que le langage des armes.

Plus tard c’est la végétation luxuriante de Nine Miles qui nous ravit les yeux, avec les petites cabanes en bois que l’on distingue ici et là. En tendant l’oreille, on pourrait presque entendre le premier cri de Ziggy Marley dans l’une d’entre elles. D’ailleurs voilà Bob en salopette qui le tient dans ses bras, pendant que Rita étend le linge. C’est ça aussi qu’a voulu nous faire partager Roland Monpierre : le quotidien de musiciens qui à l’époque, bien que déjà célèbres, vivaient comme des misérables. On retrouve enfin les Wailers dans l’hiver londonien, au moment de la rencontre avec Chris Blackwell (surnommé « Whitehell » par Peter) : le départ de Bunny, le concert de Boston…la colère de Peter découvrant "Bob Marley et les Wailers" sur la pochette de leur dernier disque… Puis la rupture… L’album se termine sur l’arrivée au 56 Hope Road, avec une vision de Bob, qui a maintenant ses longues dreads… « Et les Wailers : c’est vous ! ».

Bob Marley, la légende des Wailers
Editions Albin Michel ; 12,50 €



Rencontre avec Roland Monpierre, auteur de la BD
"Bob Marley, la légende des Wailers"


Sac à dos, lunettes de soleil, Roland Monpierre arrive d’un pas tranquille au café où nous avons rendez-vous en ce bel après-midi de juin. "Bob Marley, la légende des Wailers", sa dernière BD, est sortie au printemps chez Albin Michel. Fan de reggae, ce guadeloupéen s’est avant tout intéressé à la jeunesse de Bob, dans le ghetto de Trenchtown. Il en parle avec passion.

D’où est née cette volonté de faire une BD sur Bob Marley ?
En fait j’ai découvert Bob Marley grâce à mon frère, Aimé, lui-même compositeur, chanteur et guitariste de reggae. J’avais 20 ans quand il m’a fait écouter un album qu’il avait ramené de Londres, "Rastaman Vibration". Ce fut une révélation ! A partir de ce jour-là, comme toute une génération, j’ai appris à entendre et à danser le langage de Marley. Puis est arrivé un moment où les mots ne suffisaient plus. J’avais besoin de transmettre mes émotions à travers des images. J’ai dessiné un premier album sur Bob Marley, en noir et blanc, il y a quelques années. Cette fois-ci j’ai eu envie de m’attacher plus aux Wailers. A cette histoire d’orphelins du ghetto de Trenchtown qui se battent pour satisfaire leur faim de reconnaissance. C’est mon interprétation, à moi qui ne suis ni rasta, ni jamaïcain, juste fan de reggae.

Avez-vous fait des repérages en Jamaïque ?
Non, en fait j’ai essentiellement travaillé à partir de photos, de films, et d’articles de presse de l’époque. Notamment ceux d’Hélène Lee pour Libération. J’ai aussi rencontré des proches de Bob : Joe Higgs, son fils Ziggy. Et je l’avais vu en concert, bien sûr, en 1980 je crois. Avec en première partie Steel Pulse, un moment historique ! En revanche là je pars en Jamaïque pour préparer la suite, qui sortira normalement en décembre 2007. Mais vous savez, je suis Guadeloupéen, et il n’y a qu’une faible distance entre les deux îles. De plus, comme je le dis dans ma préface, toutes deux sont terres de mémoire et de culture noire. En Guadeloupe, comme en Jamaïque, la musique est très importante, parce qu’elle est porteuse d’espoir. Bob Marley est très aimé aux Antilles.

Il vous a fallu combien de temps pour réaliser cet album sur les Wailers ?
Environ neuf mois, mais c’était un peu juste. Pour le prochain je me donne un an, ce qui me permettra de le peaufiner.

Quelle a été la réaction de votre éditeur, chez Albin Michel, quand vous lui avez parlé du projet ?
Au début il trouvait ça bizarre qu’un auteur français veuille réaliser une BD sur Bob Marley, lui-même anglophone, mais il a accepté. Et puis ça tombait bien, puisque la sortie a eu lieu en 2006, au moment des commémorations pour les 25 ans de la mort de Bob Marley. Une autre BD sur le reggae est parue chez Albin Michel il y a deux ans, "Accros de reggae", à laquelle ont participé Ptiluc, Joan et Harty.

Est-ce que "Bob Marley, la légende des Wailers" a été un gros tirage ?
10 000 exemplaires, mais j’espère bien qu’il y aura des rééditions !

Comment s’est passée la promo ?
Plutôt bien ! On a parlé de la BD sur France 2, Canal +, RFI, et j’ai aussi participé à l’émission « Equinoxe » hommage à Bob Marley sur France Culture. Comme c’est une BD sur la musique, la promo joue sur les deux tableaux. D’ailleurs en fonction des magasins, la BD est parfois placée au rayon BD, et parfois au rayon musique…mais on la trouve à peu près partout ! De plus je fais régulièrement des dédicaces, ce qui me permet de rencontrer les lecteurs.

Justement, les lecteurs, parlons-en, est-ce que sont uniquement des personnes qui s’intéressent au reggae ?
Oui, la majorité quand même ce sont des fans. Et parmi eux il y a des lecteurs célèbres, comme Tyrone Downie, qui a beaucoup aimé l’album. Il m’en a d’ailleurs demandé pour ses amis !

Est-ce qu’il y a eu des traductions ?
Seulement en allemand, mais comme les retours sont très positifs, je pense qu’il y en aura d’autres.

Y aura-t-il une expo avec les planches originales ?
Oui, il y a un projet en cours avec la ville d’Aubervilliers. Ca devrait se faire à la rentrée, en septembre 2006. Il est prévu d’y associer une animation avec des enfants, qui parleraient de leur culture.

Jamais aucun dessinateur avant n’avait eu envie de faire une BD sur Bob Marley ?
Si, si, il y a eu un américain, Gene Colan*, qui a dessiné trois albums sur Bob, dont un n’a jamais été édité. Ils sont malheureusement introuvables aujourd’hui.

Quels sont vos auteurs de référence en BD ?
Il y en a beaucoup, mais je dirais Moebius, Franquin et Philippe Druillet.

Des projets après la série sur Bob Marley ?
Oui, bien sûr, j’ai toujours beaucoup de projets. Mais là il y en a un qui me tient particulièrement à cœur, à propos des Antillais. Je compte m’y mettre d’ici un an ou deux.

Que retiendrez-vous de cette aventure en compagnie d’une légende du reggae ?
J’ai toujours pensé que les artistes avaient un rôle important à jouer par rapport à leur culture. Je ne pouvais pas trouver de meilleure illustration que l’histoire de Bob Marley et des Wailers.


*Site officiel de Gene Colan : http://www.genecolan.com


Article écrit par Christine Avignon

Tags : Bande-dessinées reggae (5)

  Réactions
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Réactions

Date de mise en ligne : 11/07/2006

12 réactions
Appréciation générale :

yes man sans oublié chui rasta... donc je comprend de quoi il s'agit.. blessed be life !!! positive

big up! peace man que l'étoile de jah éclaire le chemin, trp cool... ça fais plaisir de lire ça parce que c'est de l'histoire que les enfants du monde veulent s'avoir ! ! ! One love and blessed be rasatafari !!! peace

C TROP BIEN JADORE BOB MARLEY MON IDOLE

moi, je suis rasta. je me reconnais à travers ce kon di de bob marley. il devrait ressusciter.

moi jaime bob jai tout c album je fume kome lui mec cherche meuf

ca tue la bd je le lu trop bien

c'esttrop nuuuulllllllllll

bien, seul pb, tafari veut dire "celui qui est craint" et pas le "createur"

Il y en a à la FNAC et dans les librairies BD, sinon il faut demander à ton libraire habituel de la commander. Elle n'a pas été tellement mise en avant, c'est dommage.

ou est que je pourrais me procurer cette BD (ailleurs que sur le net) please ?

Bonjour,
Je trouve que c'est un excellent moyen de faire partager la vie de Marley aux jeunes enfants qui comprendront davantage l'histoire a travers une bande dessinée.
donc respect. Et sinon, pour tous les fans de dessin, c'est tout aussi excellent !

Faut voir....... Ca pt peut - être ê bien..... En tt cas c'est bien qu'un auteur s'interrêse à Bob Marley & The Wailers, et qu'il soit édité.




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